Sortie culturelle de la classe de 1èreD à Bordeaux : le 11 Mars 2024
Pour se cultiver : voir textes en fin d’article
- Le matin , visite de la Base SouS Marine : C’est l’une des 5 construites en France par les Allemands au cours de la Seconde Guerre mondiale, elle fait partie du « Mur de l’Atlantique ». Lors de l’occupation, les nazis construisent de gigantesques bases destinées à protéger les forces sous-marines italo-allemandes. Leur construction débute en 1940 à Brest, Lorient, Saint-Nazaire, la Rochelle et en 1941 à Bordeaux. C’est le port des bâtiments qui assuraient des missions longues dans l’océan Indien et des liaisons avec le Japon
- La construction débute en 09/1941 et s’achève en 05/1943. Ses 42000 m2 traduisent des ambitions démesurées. 600 000 m3 de béton furent nécessaires à la construction. Le bâtiment de béton armé, implanté dans un sol tourbeux, est stabilisé par 3000 poutres. Il mesure 245 m de long sur 162 m de large et 20 m de haut. Il abrite onze alvéoles, chacune séparée par un mur épais de 5 à 6 mètres et fermée par des volets.
- Le tirant d’air est de 11,40 m et le tirant d’eau de 9 m avec un marnage de 1,5 m.
- L’ensemble est couvert par un toit en béton armé de 3,5 mètres d’épaisseur, recouvert par une seconde dalle de 2,10 mètres d’épaisseur. Le tout est protégé par un treillage de poutres devant provoquer l’explosion des bombes avant qu’elles n’atteignent la dalle.
- L’organisation allemande employa 6500 ouvriers, volontaires ou forcés, mais la plupart sont prisonniers de guerre, dont plus de 3 000 républicains espagnols (on estime que plus de 70 y sont morts), mais également des Français, des Italiens, des Belges et des Néerlandais
- Informés par la Résistance, les USA bombardèrent la base de Bordeaux le 17 mai 1943. Plus de 200 immeubles furent touchés, 184 Bordelais tués et 249 blessés.
- Le 28 août 1944, Bordeaux et le port sont évacués par les Allemands.
- La base reste un imposant vestige de la Seconde Guerre mondiale. C’est aujourd’hui un espace culturel très visité.
- DE VERMEER À VAN GOGH, LES MAÎTRES HOLLANDAIS & MONDRIAN, L’ARCHITECTE DES COULEURS.
- Cette création numérique immerge le visiteur dans les œuvres des peintres du nord. Le public se promène dans l’atmosphère lumineuse retranscrite par ces maîtres, l’expo nous permet « d’entrer dans les toiles » dans une mise en scène faisant la part belle aux ambiances sonores. On oublie parfois l’austérité du bâtiment militaire, plongé dans cette atmosphère de projections totales d’œuvres de l’âge d’or des peintres hollandais comme Vermeer, Rembrandt et Van Gogh.
- Cette exposition numérique immersive est dédiée à la lumière et à la façon novatrice des peintres hollandais à la représenter et à la rendre actrice de leurs œuvres . Ce spectacle de mapping* produit par Culture-spaces et réalisé par Cutback sous la direction artistique de Virginie Martin présente les plus célèbres portraits, natures mortes, paysages et scènes historiques des peintres hollandais du 17ème siècle. Parmi les œuvres présentées et animées, une série de toiles de Vermeer et ses vues de Delft, Rembrandt et les représentations de la Provence de Van Gogh. Quelques toiles d’Abraham Bloemaert, d’Hendrick Avercamp et Jan Steen complètent le tableau.
- *Mapping : projection d’ images et de vidéos sur une scène pour créer des décors dynamiques
« Mondrian, l’architecte des couleurs » : animation réalisée à partir d’œuvres de Mondrian, connu pour être un des précurseurs de l’art abstrait. Peintre et théoricien de l’art néerlandais, il est considéré comme l’un des plus grands artistes du XXe siècle.
- « La nature m’émeut profondément. Je la peins seulement d’une autre manière. » Piet Mondrian
- Les quadrillages aux couleurs primaires de Mondrian, ont inspiré les artistes de tout univers et influencé la culture pop. Le Graphisme, la Mode, le Design, l’Architecture, la Musique…… Mondrian imagine une esthétique intemporelle qui s’affranchit de la peinture traditionnelle pour ouvrir la voie à l’abstraction en créant le néo-plasticisme. Passé par diverses tendances de la fin du XIXème et du début XXème siècle, il élague sa peinture du superflu, rompt avec le réalisme pour tendre vers une « beauté universelle ».
» Les requins sont les grands architectes de l’océan. Ce sont les recordmen de l’évolution. Ils ont façonné cet équilibre marin complexe et fragile pendant des centaines d’années. Plus de 100 millions sont tués par l’homme chaque année, leur extermination amorce l’effondrement de la vie marine dans son ensemble. Là où il n’y a plus de requins, il y a des zones mortes ». Lamya ESSEMLALI, Présidente de SEA SHEPHERD FRANCE
ARCHITECTURE DE LA CITÉ DU VIN
- https://issuu.com/xtu_architects/docs/xtu_dp_cite_du_vin_juin_2016
- « Ce bâtiment ne ressemble à aucune forme connue parce qu’il se veut une évocation de l’âme du vin, entre le fleuve et la ville. »
- Cette construction est un signal, il identifie la ville de Bordeaux comme le musée Guggenheim l’a fait à Bilbao, ce sont également des symboles de transition de villes portuaires et industrielles dont l’activité a dû évoluer au XXIème siècle. Geste architectural fort, la Cité du Vin marque par sa forme et ses courbes.
- L’intention de départ était d’illustrer un mouvement perpétuel.
Des agriculteurs ont manifesté le 11/03/2024, jour de notre sortie à Bordeaux. Ils protestaient contre la politique agricole de la Région Nouvelle-Aquitaine. La circulation à été totalement interrompue, nous avons donc parcouru les 3.5 Km qui nous séparaient de la place de la comédie, à Pied, mode déplacement encore plus doux que le tram que nous n’avons pas pu prendre. Cette journée concernaient beaucoup de matières de manière transversale : Histoire/Géo/Éducation Artistique et Culturelle/Français/SVT transition énergétique/Sociologie/Science Politique………………….Il fallait bien que nous ayons une activité physique.
La Cité du Vin vue depuis l’écluse du bassin à flot. Derrière : la Garonne soumise aux marées
- Un bassin à flot est un bassin fermé par une écluse, situé dans un port soumis aux marées. Il protège des turbulences du flot, et permet aux bateaux de ne pas s’échouer pendant la période de basse mer
Intérieur de la Base-sous-Marine, occupé par les « Bassins de Lumière ». Madame Forgue bouge trop vite. En 2018, Bordeaux cède 4 alvéoles de la Base sous-marine à la société Culture-spaces afin d’y créer un centre d’art numérique. L’art dans l’ère de la culture et du divertissement de masse. Peut-être est-ce une bonne porte d’entrée à l’Art et à son Histoire.
Légendes de la sculpture
- Mégalodon de 7 mètres.
- L’auteur, Philippe Pasqua s’est appuyé sur l’image de l’ancêtre du requin, il l’a reconstitué à partir d’un fichier numérique, avant de le sculpter en inox, comme s’il avait une carapace en acier.
- L’artiste dénonce la tuerie abusive de ces poissons. Son requin est ici comme « crucifié », exibé comme un trophée de pêche, livré en pâture au yeux de tous
La cité du vin vue depuis les rails du tram que nous ne pourrons pas prendre.
Et depuis les Bassin à Flot, avec au premier plan « Le Vaisseau spatial » de l’artiste britannique Suzanne Treister (Commande de ville de Bordeaux, pour son programme d’Art urbain)
Comme nous étions accompagnés par Michelle, notre assistante américaine, nous sommes passé devant l’hôtel Fenwick. Construit de 1793 à 1800, bâtiment qui a abrité le premier consulat des États-Unis du monde (indépendance 4/07/1776). Joseph Fenwick (1762-1849) était négociant américain, son l’activité principale était le commerce d’huile de baleine, très rentable en France au XVIIIème S. En 1790, il est nommé consul des États-Unis par Georges Washington, à la suite de la révolution américaine de 1776. 1er consul américain de l’histoire, il restera en poste à Bordeaux jusqu’en 1801.
- Lien vers le programme du ballet :
- https://www.calameo.com/read/003415584692debeffa3f
- Lien vers une page de l’opéra pour y voir des photos du spectacle et des répétitions :
- https://www.opera-bordeaux.com/danse-golden-hour-45462#medias
- Galerie d’images du grand Théâtre de Bordeaux :
- https://www.opera-bordeaux.com/galerie-dimages#galerie-d%22images
Départ le soir vers 22h, nous rejoignons notre bus en passant par la fête foraine, au pied de la fontaine monument aux Girondains. Nous n’avons donc pas pu circuler, par les quais, devant la place de la Bourse que les agents municipaux remettaient en ordre. Mais pas non plus par la rive droite qui était inondée. Notre chauffeur nous à donc offert une belle vue sur la ville, la nuit, depuis le pont d’Aquitaine, pour pouvoir rejoindre l’autoroute et rentrer à « Planète » Nérac.
LE GRAND-THEATRE, chef-d’œuvre de l’architecte Victor Louis est inauguré le 7/04/1780, après 7 ans de travaux. Le bâtiment a été commandé par le Gouverneur de Guyenne, Louis Armand du Plessis, duc de Richelieu. C’est un « Temple des Arts » Néo-Classique. À l’esthétique de l’ouvrage, s’ajoute l’acoustique exceptionnelle de la salle de spectacle due à la carcasse de bois qui l’enveloppe.
Les élèves dans la salle de spectacle habillée de bleu, de blanc et d’or, couleurs de la royauté, pour y assister aux 3 Ballets du spectacle « Golden Hour«
- Frank Bridge Variations /Entrée au répertoire / Chorégraphie, Hans van Manen / Musique, Benjamin Britten / Scénographie, costumes et décors, Keso Dekker
- Step Lightly / Ballet entré au répertoire de l’Opéra National de Bordeaux
en octobre 2021 / Chorégraphie, Sol León et Paul Lightfoot / Musique, Les Mystères des voix bulgares / Costumes, Joke Visser - Within the Golden Hour / Création française – Entrée au répertoire / Chorégraphie, Christopher Wheeldon / Musique, Antonio Vivaldi, Ezio Bosso / Costumes, Anna Biagiotti / Lumières, Peter Mumford
- Durée : 24 mn | 20 mn | Entracte : 20 mn | 36 mn / Durée totale : 1h40
ARCHITECTURE DE LA CITÉ DU VIN Lien : https://issuu.com/xtu_architects/docs/xtu_dp_cite_du_vin_juin_2016
- « Ce bâtiment ne ressemble à aucune forme connue parce qu’il se veut une évocation de l’âme du vin, entre le fleuve et la ville. »
- Cette construction est un signal, il identifie la ville de Bordeaux comme le musée Guggenheim l’a fait à Bilbao, ce sont également des symboles de transition de villes portuaires et industrielles dont l’activité a dû évoluer au XXIème siècle.
- Geste architectural fort, la Cité du Vin marque par sa forme et ses courbes. L’intention de départ était d’illustrer un mouvement perpétuel.
Anouk Legendre et Nicolas Desmazières, (agence « XTU architects« ), ont imaginé une identité pour ce lieu évoquant l’âme du vin et l’élément liquide : cep noueux de la vigne, vin qui tourne dans le verre, remous de la Garonne. « Une rondeur sans couture, immatérielle et sensuelle » (agence XTU architects). Cette rondeur se ressent aussi dans les espaces et matériaux intérieurs. Cette architecture contemporaine s’intègre aux pierres blondes des façades XVIIIéme. Sa façade constituée de panneaux de verre sérigraphié et d’aluminium laqué irisé perforés, renvoie des reflets dorés Changeant selon la lumière de l’heure de la journée. Le bâtiment répond au fleuve grâce à ses reflets. Cette enveloppe mise à distance de la structure, crée une « ombrière » et une protection thermique efficace. Le belvédère, poste de vigie permet de découvrir la ville et les bassins à flot.
- Anouk Legendre a conçu le parcours de visite, spectaculaire et immersif, comme un flux : celui du vin, du fleuve, celui des visiteurs/voyageurs qui s’enroule autour de l’escalier central, perpétuant cette impression de mouvement. La visite est un cercle fluide de découvertes, passant par les méandres d’un paysage nourrissant l’imaginaire sans parcours figé. La volonté des concepteurs était de faire de la visite, un voyage. Ainsi, en bas, c’est un monde sombre, comme une cave, aux racines de la vigne. Le rez-de-chaussée est brut, c’est une étape d’immersion dans le projet, un lieu de passage. Puis, le reflet des miroirs fait monter vers la lumière. La voûte boisée de l’Exposition permanente est un ciel qui s’élève, ondule et se resserre. Cette structure en bois évoque, les bateaux, le vin qui voyage. Ce volume en rondeur, en fluidité et en élévation, est la charpente du lieu. Construit en bois, Il est constitué de 574 arches cintrées, toutes sur mesure, en lamellé collé. Ces arches se prolongent par un mouvement ascendant dans la tour jusqu’à l’étage du belvédère par 128 épines culminant à 55 mètres. Impulsant une torsion à l’ensemble en enlaçant les différents étages, elles accompagnent le parcours du visiteur aux différents niveaux. En s’élevant dans la tour, elles deviennent visibles de l’extérieur. Ces charpentes rappellent qu’il n’y a pas de vin sans bois, les civilisations du vin sont liées aux forêts.
- XTU architects, agence basée à Paris, créée en 2000, est dirigée par Anouk Legendre (formée à l’Ecole d’architecture de Bordeaux) et Nicolas Desmazières. D’une expérience en Islande, Anouk tirera un monde « tout en mouvements et en déhanchés », qui deviendra l’identité de l’agence. Depuis, « la courbe a remplacé la ligne ». Les droites et les angles vifs d’un bâtiment, ont disparu au profit d’arrondis empruntant à la courbe de l’univers :
- « L’ambition du scénographe est toujours de rendre une visite la plus agréable possible, d’en faire un véritable moment de découverte et d’expérience. Plus l’installation est claire, informative et intuitive, plus elle restera « mémorable ». Ainsi, chaque élément du parcours doit se transformer en plaisir ; plaisir d’observer, de comprendre mais aussi de partager. Pour qu’elle soit agréable, une visite doit être nuancée, diverse dans le rythme, l’intensité, le relief.
- Pour la Cité du Vin, les scénographes de l’agence anglaise « Casson Mann« , Dinah Casson et Roger Mann ont imaginé une Exposition permanente immersive et innovante, faisant appel à des technologies numériques et interactives et à l’intervention d’un médiateur novateur : le compagnon de visite. « Une scénographie réussie, c’est mettre en valeur des contenus de façon attrayante en utilisant les dispositifs les mieux adaptés. Dans ce projet, chaque module a son propre mode de médiation approprié au message qu’il véhicule. Le parcours implique aussi un principe de personnalisation ; selon sa sensibilité, son goût, ses attirances, chacun perçoit les univers et les imaginaires du vin. »
- En 2023, de nouveaux aménagements scénographiques imaginés par l’Agence Clémence Farrell (en collaboration avec les sociétés de production Sim&Sam, The Mill, Illusio, Les Films d’Ici, Clap 35, Blue Yéti) ont été mis en place dans l’Exposition permanente afin de renouveler en partie l’expérience vécue à la Cité du Vin.
- Cette scénarisation de l’Exposition permanente inscrit la Cité du Vin dans la droite lignée des lieux de visite expérientiels et interactifs. Conçue comme un parcours modulaire, cette plongée dans la culture et les civilisations du vin propose une suite d’étapes ludiques, oniriques et sensorielles.
- « Ainsi, chacun découvre ce grand parcours à son rythme, s’arrête quand il le désire, prend le temps qu’il faut dans certains modules très individualisés ou suit le mouvement pour les espaces où la découverte est plus collective. Un parcours réussi est un équilibre entre des expériences passives et interactives. »
- Epousant les formes de l’architecture du bâtiment, l’Exposition permanente fait appel aux technologies innovantes.
- L’agence Casson Mann est une société britannique, créée en 1984, spécialisée dans la conception d’architectures intérieures, d’expositions et de musées. C’est une des agences les plus primées des 50 dernières années. « Notre expertise est à la pointe de la réflexion axée visiteur : transformer les lieux et les histoires en expériences spatiales. » (Dinah Casson et Roger Mann)
- L’agence de scénographie Clémence Farrell, créée en 2008, est experte en design d’expositions artistiques, culturelles ou scientifiques. Sa démarche : Solliciter l’imagination, faire appel à la fantaisie autant qu’à la rigueur face au contenu scientifique, oser des mises en scènes audacieuses mais toujours respectueuses des collections
- Promenade et déambulation : L’entrée de la Cité marque le passage de la nature à la culture, du sauvage à l’artifice, de l’extérieur à l’intérieur. Dans le parc ouvert au public on trouve « La noue » (fossé naturel qui retient et guide les eaux de pluie) une promenade dans une prairie qui va jusqu’aux berges et permet d’observer le fleuve,
- Un ponton au fil du fleuve : L’histoire de Bordeaux et de son vin est très étroitement liée au fleuve. L’emplacement de la Cité du Vin en bord de Garonne renforce l’interaction avec le centre-ville et les territoires viti-vinicoles grâce à un ponton de 90 mètres, amarré sur les berges, au pied du bâtiment. Il permet aux plaisanciers d’accoster près de la Cité du Vin, et des navettes fluviales proposent l’accès aux vignobles par le fleuve. Mode de déplacement doux, écologique, historique, qui permet la création de circuits touristiques terre/fleuve.
- Implantée dans l’éco-quartier des Bassins à Flot, la cité du vin s’inscrit dans la politique environnementale de la ville : un impact pensé et mesuré comme le plus faible possible. 70% des besoins énergétiques de la Cité du Vin seront ainsi couverts par les énergies vertes locales. Les architectes ont également réfléchi à la conception bioclimatique du bâtiment. Avec des entrées d’air en points bas profitants des vents dominants et des patios, et en points hauts, évacuant la chaleur et générant un courant d’air, la ventilation du bâtiment est optimisée et permet de limiter l’usage de la climatisation. Respectueux de son environnement et de l’écosystème des berges de Garonne classé en zone Natura 2000, les aménagements paysagers autour du bâtiment prolongeront l’écosystème des ripisylves pour rafraichir les alentours immédiats et préserver une continuité avec la rive.
Chef-d’œuvre de l’architecte Victor Louis est inauguré le 7/04/1780, après 7 ans de travaux. Le bâtiment a été commandé par le Gouverneur de Guyenne, Louis Armand du Plessis, duc de Richelieu. C'est un "temple des arts" néo-classique. À l'esthétique de l'ouvrage, s'ajoute l'acoustique exceptionnelle de la salle de spectacle due à la carcasse de bois qui l'enveloppe.
LA FACADE Le Grand-Théâtre présente un portique de 12 colonnes corinthiennes au-dessus desquelles sont alignées 12 statues : les 9 muses et 3 déesses de la mythologie antique (de gauche à droite) : Euterpe (musique), Uranie (astronomie), Vénus (déesse de l’amour), Calliope (poésie épique et éloquence), Terpsichore (danse), Melpomène (tragédie), Thalie (comédie), Polymnie (rhétorique), Junon (déesse de la fécondité), Minerve (déesse de la guerre), Erato (poésie lyrique) et Clio (histoire). Sculptures œuvres Pierre Berruer et son assistant Van den Drix. Le grand escalier d'entrée a été ajouté en 1848, lors d’importants travaux d’abaissement de la place.
Dès les portes du Grand-Théâtre franchies, on pénètre dans un large vestibule orné de 16 colonnes doriques soutenant une voûte plate à caissons et rosaces. 5 arcades permettent d’accéder au grand escalier. Celui-ci emmène le spectateur en direction des loges. sa largeur considérable, ses rampes basses et sa division en deux volées latérales lui confèrent La fonction notable de mettre en scène l’aristocratie, laquelle se devait d’être vue. Un peu moins d’un siècle plus tard, cet escalier inspirera Charles Garnier pour le dessin de celui de l’Opéra de Paris (inauguré en 1875). La porte d’apparat devant laquelle l’escalier se divise laisse admirer deux cariatides sculptées par Berruer : Thalie et Melpomène, muses de la comédie et de la tragédie.
Habillée de bleu, de blanc et d’or, couleurs de la royauté, la salle de spectacle pouvait accueillir à la fin du XVIIIe siècle 1700 spectateurs (actuellement 1114 places). A l'époque un amphithéâtre était fixé à la première galerie et descendait jusqu’au sol de la salle. Au pied de cet amphithéâtre et de l’actuelle fosse d’orchestre, des spectateurs assistant aux représentations debout. L’installation de fauteuils dans cet espace au début du XIXe siècle a réduit la capacité de la salle. Pour combler ce manque à gagner, les fonds de loges de face ont été agrandis pour y placer des sièges supplémentaires.
Souhaitant un bâtiment moderne et confortable, l’architecte Victor Louis a imaginé un éclairage épargnant la coulée de cire sur la tête des spectateurs. La salle du Grand-Théâtre était donc éclairée par des centaines de bougies posées sur la corniche de la coupole, et des girandoles* fixées sur les colonnes cannelées situées entre les corbeilles. La légère circulation d’air faisait trembler les flammes. Les ors scintillaient et les ombres portées mouvantes offraient aux yeux un spectacle vivant. Les techniques évoluant, les bougies furent remplacées par les lampes à huile de poisson, puis par l’éclairage au gaz avant que l’électricité ne s’impose. Le lustre actuel fut installé en 1917, il pèse 1,2 tonne. Il est constitué de cristaux de Bohème et riche de 400 lampes.
C’est au peintre Jean-Baptiste Robin que fut confié, à la fin du XVIIIe siècle, le soin d’orner la coupole de la salle de spectacle. Le thème retenu par l’artiste fut "Apollon et les muses agréent la dédicace d’un temple élevé par la ville de Bordeaux". L’œuvre est un triple hommage allégorique et réaliste, aux arts, aux artisans ayant bâti le théâtre (on distingue des tailleurs de pierre et l’angle sud-ouest du bâtiment) et à la ville de Bordeaux (les scènes du port témoignent tant de l’activité de la ville que de sa richesse). L’éclairage originel de la salle provoqua la détérioration de la peinture. De fait, vers 1798, les fumées avaient noirci l’œuvre de Robin qui dut être remplacée. Divers peintres se succédèrent pour offrir le fruit de leur inspiration à la coupole, jusqu’à ce qu’en 1917, Maurice Roganeau exécute une fidèle reproduction de la peinture originale. C’est celle que nous pouvons admirer aujourd’hui.
*Girandole : chandelier aux multiples bras, combinés pour que les lumières groupées forment une sorte de cône brillant, aussi arrondi que possible à la base.
Galerie d'images du grand Théâtre de Bordeaux :
https://www.opera-bordeaux.com/galerie-dimages#galerie-d%22images
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